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HAMLET, comédie tragique ou tragi-comédie ?


La pièce commence en comédie pour finir en tragédie.

Dans les trois premiers actes,

ils jouent et surjouent leur(s) personnage(s).

Dans les deux derniers actes, ils ne jouent plus leur(s) personnage(s), ils sont leur(s) personnage(s).

1ère partie - Jeu de cour et jeu de famille

Dans la première partie de la pièce (Acte 1, 2 et 3),

tout le monde joue, sait qu'il joue et que les autres jouent.

Ils ne sont pas dupes de leur rôle et de celui des autres.

Tout ce petit monde se connaît et se côtoie depuis longtemps dans un univers quasi-clos.

A la cour et en famille ils jouent leur(s) personnage(s), leur position, selon leur rang.

Hamlet et Ophélie se connaissent depuis l'enfance, d'où une complicité équivoque.

Laerte et Ophélie, jouent leur rôle de frère et sœur.

Polonius joue son rôle de père et son rôle de courtisan/conseiller.

Le Roi joue son rôle de roi et de (beau-)père.

La Reine joue son rôle de reine et de mère.

Dans ce jeu de rôles, les acteurs peuvent forcer la caricature de leurs personnages,

et accentuer le côté comique de la pièce.

Ils se moquent les uns des autres.

Ils surenchérissent dans la moquerie complice.

Même dans leurs monologues, face à eux-mêmes,

ils continuent à se jouer leur rôle à eux-mêmes.

Les comédiens qui seront joués avec des marionnettes par Hamlet lui-même,

viennent achever le jeu sur le jeu en mise en abîme.

2ème partie – La tragédie du pouvoir

Avec la dernière scène de l’Acte 3 entre la Reine et Hamlet, la pièce bascule dans la tragédie.

A partir du premier mort, Polonius, on ne joue plus les personnages mais le drame lui-même.

Les événements s’enchaînent pour aboutir au dénouement tragique et les morts s’empilent.

On peut jouer la comédie du pouvoir jusqu’à un certain point, mais la réalité du pouvoir est la tragédie.

Seule la bouffonnerie des fossoyeurs vient offrir une respiration dans le drame et la litanie des morts.

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